Le jeu des 7 différences entre Klopp et Tuchel
Les deux entraîneurs allemands ne sont pas si semblables qu’il y paraît. La preuve
- Publié le 17-09-2018 à 22h01
- Mis à jour le 18-09-2018 à 12h04
Les deux entraîneurs allemands ne sont pas si semblables qu’il y paraît. La preuve Ils se sont suivis à Mayence. Se sont succédé à Dortmund. Et se retrouveront ce mardi soir pour l’un des premiers gros chocs de la compétition entre Liverpool et le Paris SG. Jürgen Klopp et Thomas Tuchel tomberont dans les bras l’un de l’autre. Sans être intimes, les deux Allemands se vouent une estime réciproque. Et se différencient assez nettement finalement. Démonstration.
1. TACTIQUE : DOGMATISME VS PRAGMATISME
Jürgen Klopp a développé un principe tactique, son fameux gegenpressing ou contre-pressing. Et depuis, il s’y tient avec un 4-3-3 qui ne bouge quasiment jamais. Une sorte de football total qui se différencie nettement des idéaux de Thomas Tuchel.
Le technicien parisien se rapproche davantage de Pep Guardiola et attend de ses hommes une possession élevée mais aussi une adaptation aux événements. Ce qu’André Schürrle décrivait à Bild en 2017 : "Il nous arrivait parfois de modifier notre système trois ou quatre fois dans le match", alors que Mario Götze décrit "un entraîneur très spécial qui attache beaucoup d’importance aux aspects tactiques".
2. MANAGEMENT :LA CHALEURVS LA TIÉDEUR
Trouver un joueur ayant été dirigé par Jurgen Klopp qui dira ensuite du mal de lui relève de l’utopie ou presque. L’Allemand reste avant tout un meneur d’hommes hors-pair.
"On ne peut que se saigner pour lui", décrivait Martin Keown dans le Daily Mail l’an passé.
Thomas Tuchel promène, lui, une image plus austère. Plus froide et des brouilles avec Subotic, Sahi ou encore Weidenfeller. Mais depuis son arrivée à Paris, l’Allemand affiche un visage plus souriant, caresse son effectif dans le sens du poil. Comme avec Neymar qu’il a rencontré personnellement et au sujet duquel il répète qu’il s’agit "de son joueur clef".
3. ATTITUDE :LE VOLCAN VS LE ZEN
Sa manière d’exulter quand ses hommes ont dégagé un ultime ballon chaud face au Tottenham ce samedi a agi comme un rappel : Klopp s’est érigé comme un spectacle à lui tout seul dans sa zone technique.
"Il est agité sur la touche et s’exprime comme au théâtre. Il vit vraiment le match, et ses joueurs ont besoin de ressentir ça avec lui. Et ils le lui rendent bien. Tout le monde est heureux. Et quand on est heureux, on gagne", a rappelé Jamie Redknapp sur Sky. Tuchel affiche un visage nettement plus zen qui tranche avec son compatriote.
4. DÉPARTS :L’IDOLE VS LE PARIA
À Mayence, comme à Dortmund, les nostalgiques de l’ère Klopp sont encore très nombreux. Chacun des départs a suscité une vraie vague de sympathie. Tout le contraire finalement de ceux de Thomas Tuchel qui, au Borussia, a claqué la porte après plusieurs brouilles avec ses dirigeants, notamment en raison de l’attaque du bus contre Monaco ou à des divergences de vue sur le recrutement. Comme à Mayence où le président du club, Harald Strutz, refuse de prononcer son nom.
"La manière dont il a quitté le club est totalement irrespectueuse, humainement, il est très limite", a-t-il expliqué dans Le Parisien.
5. L’IMAGE : LE CHOUCHOU VS L’AUSTÈRE
Jürgen Klopp reste l’une des personnalités les plus aimées du football allemand. L’ancien consultant maîtrise parfaitement les codes du monde des médias, accorde de nombreuses interviews dans son pays où ses contrats de sponsoring sont nombreux.
Ses départs de Mayence et Dortmund avec fracas font de lui un personnage plus clivant. Comme son côté austère et sa rigueur. Mais depuis son arrivée à Paris, Tuchel, qui a pris des cours de langue en Belgique, met un point d’honneur à s’exprimer en français pour briser cette image écornée chez lui.
6. LE PASSÉ : LE ROUTINIER VS LE BLESSÉ
La carrière de Jurgen Klopp n’a pas forcément un relief exceptionnel mais elle a le mérite d’exister : l’ancien milieu a notamment porté les couleurs de Mayence à 325 reprises en D2 allemande. Un record. A contrario, Thomas Tuchel n’en a disputé que… 8. La faute à ses genoux. "Contrairement à Tuchel, Klopp a évolué quelque temps chez les pros en tant que joueur. Il connaît donc un peu mieux le terrain", a expliqué dans Le Parisien Erich Rutemöller, leur formateur au diplôme d’entraîneur en 2006
7. LE PALMARÈS : UN GAGNANT VS UNE VICTIME
Le constat est un peu binaire. Mais il s’explique par la différence de palmarès entre les deux hommes. Klopp a enchaîné deux septenats à Mayence (2001-08) puis à Dortmund (2008-15). Avec à la clef une montée historique en D1, la découverte de la Coupe d’Europe mais aussi une relégation.
À Mayence (2009-14), Tuchel a repris l’équipe en cours de saison, a égalé ensuite le record de la meilleure entame de l’histoire de Bundesliga ensuite, a également joué la Ligue Europa puis a arraché le maintien lors de sa quatrième et dernière saison. Klopp a lui connu son heure de gloire à Dortmund, restant le dernier entraîneur à avoir brisé l’hégémonie du Bayern. À deux reprises. Tout en remportant une Coupe d’Allemagne et en disputant la finale de la Ligue des Champions.
Lors de ses trois saisons (2015-2017), Tuchel a lui été victime de l’ogre bavarois et n’a gagné qu’une petite Coupe d’Allemagne.